
La menace de paralysie aérienne a été temporairement écartée. Le Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA), fer de lance des revendications de la profession, a subitement annoncé la suspension de son préavis de grève prévu du 7 au 9 octobre. Une décision prise après des « conciliations » avec la Direction générale de l’aviation civile, dont les détails restent, étrangement, sous le sceau du secret. Ce revirement laisse un goût amer, suggérant des accords de dernière minute potentiellement peu transparents. Le syndicat, majoritaire avec 60 % des voix, réclamait pourtant un « rattrapage intégral de l’inflation » pour 2024 et une refonte de la gouvernance, des exigences visiblement mises de côté, au moins pour l’instant.
Cette volte-face intervient également suite aux « annonces du premier ministre renvoyant le projet de loi de finances aux travaux parlementaires ». Une justification qui soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. S’agit-il d’une véritable avancée ou d’une simple stratégie dilatoire pour désamorcer la contestation ? Les contrôleurs sont désormais invités à annuler leurs déclarations préalables, laissant planer le doute sur la réelle résolution des problèmes de fond. La profession, déjà sous tension, risque de voir cette décision comme un repli stratégique plutôt qu’une victoire.
Le syndicat avait déjà reporté une grève mi-septembre, déplorant l’absence d’interlocuteur ministériel. Cette fois, un accord semble avoir été trouvé, mais l’opacité qui l’entoure est inquiétante. Les usagers, soulagés à court terme, devraient rester vigilants. Combien de temps cette trêve tiendra-t-elle avant qu’une nouvelle explosion sociale ne vienne perturber le ciel français ? Le ministère des Transports, qui devait communiquer sur le sujet, n’a pour l’heure qu’amplifié le silence assourdissant autour des véritables concessions faites.






