oil-rig-desert
L'OPEP+, menée par l'Arabie saoudite, continue d'augmenter sa production de pétrole, menaçant de provoquer une surabondance sur le marché et de faire chuter les prix mondiaux. Une stratégie risquée.

L’OPEP+, menée par l’Arabie saoudite, persiste dans sa stratégie risquée d’augmentation des quotas de production, ouvrant la voie à une surabondance qui menace de faire chuter les cours mondiaux du pétrole. Lors d’une réunion virtuelle tenue le 5 octobre, huit membres de l’organisation ont annoncé une nouvelle hausse de 137 000 barils par jour à partir de novembre, s’ajoutant aux volumes déjà réintroduits sur le marché.

Cette décision intervient alors que l’OPEP+ a déjà remis sur le marché 2,2 millions de barils par jour en seulement six mois, un rythme bien supérieur aux anticipations initiales. Désormais, le groupe prévoit d’intégrer progressivement 1,65 million de barils quotidiens supplémentaires qui étaient auparavant soumis à des restrictions. Cette accélération de la production est d’autant plus préoccupante que la demande mondiale d’or noir demeure largement inchangée, voire atone.

Le changement de cap stratégique de l’OPEP+, initié en avril, privilégie clairement la reconquête de parts de marché face à la concurrence des pays non-membres, notamment les États-Unis, le Brésil et le Canada, dont la production atteint des niveaux historiques. Cependant, cette quête effrénée pourrait bien se retourner contre le cartel, la perspective d’un marché saturé faisant déjà plonger les prix du Brent sous les 65 dollars le baril. Les signes d’une surabondance de l’offre ne sont plus de lointaines menaces mais une réalité imminente qui frappe à la porte du marché pétrolier.

Les analystes s’inquiètent de cet excès d’offre, prévoyant une surabondance au quatrième trimestre 2025 et en 2026 si la demande ne décolle pas. Si l’Arabie saoudite aurait préféré une augmentation plus agressive, la Russie, soucieuse de préserver ses revenus, aurait plaidé pour une approche plus mesurée. Cet équilibre précaire entre maintien des prix et gain de parts de marché expose l’économie mondiale à une instabilité croissante, dont les conséquences réelles pourraient être désastreuses pour les pays dépendants du pétrole.