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Le nouveau gouvernement Macron, fortement remanié, reconduit une majorité de ministres sortants, signe d'un manque d'audace et d'une volonté de minimiser les risques. La France face à un immobilisme politique alarmant.

Après des semaines d’attente, la France découvre enfin la composition du nouveau gouvernement, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la surprise n’est pas au rendez-vous. Emmanuel Macron, sous la houlette de Sébastien Lecornu, a opté pour une reconduction massive des ministres sortants, signe d’un manque d’audace et d’une volonté de minimiser les risques dans un contexte politique tendu. Douze démissionnaires ont été reconduits, perpétuant ainsi une architecture gouvernementale qui avait déjà montré ses limites sous l’ère Bayrou. Cette inertie soulève des questions quant à la capacité du gouvernement à insuffler un nouvel élan et à répondre aux défis cruciaux de la nation.

Les nominations, annoncées dimanche soir, révèlent une tentative de rassurer plus que d’innover. Elisabeth Borne prend le portefeuille de l’Éducation nationale, tandis que Manuel Valls hérite des Outre-mer, des choix qui interrogent. Gérald Darmanin conserve la Justice, et Bruno Retailleau l’Intérieur, symboles d’une continuité parfois contestée. Catherine Vautrin est nommée au Travail, un poste stratégique où les attentes sont immenses. Bruno Le Maire se voit confier les Armées, un virage inattendu, tandis que Roland Lescure conserve l’Économie, un ministère lourd de responsabilités face aux incertitudes économiques actuelles.

La liste se poursuit avec des figures bien connues comme Rachida Dati à la Culture et Eric Woerth à l’Aménagement du territoire, des choix qui semblent plus dictés par l’équilibre politique que par une réelle vision de transformation. Jean-Noël Barrot et Agnès Pannier-Runacher maintiennent leurs rôles respectifs aux Affaires étrangères et à la Transition écologique, des domaines où l’action gouvernementale est souvent critiquée pour son manque de fermeté. Des ajustements sont encore attendus, mais cette première vague de nominations laisse un goût d’inachevé, suggérant un gouvernement qui peine à se réinventer et à inspirer confiance face à une opinion publique de plus en plus exigeante.