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La majorité présidentielle de La République en Marche s'effondre à l'Assemblée, perdant sa majorité absolue dans un record sans précédent d'hémorragie parlementaire.

La République en Marche (LREM) s’effondre à l’Assemblée nationale, perdant sa majorité absolue dans un spectacle politique sans précédent. Depuis 2017, une vague incessante de démissions et d’exclusions a décimé le parti d’Emmanuel Macron, le laissant dans une position de faiblesse inédite sous la Ve République.

Le dernier coup porté à LREM est la démission de Mustapha Laabid, condamné pour abus de confiance, une affaire qui souligne les problèmes éthiques au sein même de la majorité. Cette perte n’est qu’un symptôme d’une hémorragie plus large : en seulement trois ans, 45 députés ont déserté les rangs macronistes, soit 14% de leurs effectifs initiaux, un record lamentable pour un groupe majoritaire.

Avec seulement 270 élus, le parti est désormais contraint de s’appuyer sur ses alliés du MoDem et d’Agir ensemble pour faire passer la moindre loi, prouvant la fragilité de leur pouvoir. La plupart de ces départs sont le fruit de désaccords profonds et de « frondeurs » lassés par un manque de démocratie interne, des ambitions environnementales et sociales jugées insuffisantes, ou encore l’usage controversé du « 49-3 » sur la réforme des retraites.

Ces désertions massives ont même engendré la création de nouveaux groupes politiques à l’Assemblée, témoignant d’une fragmentation inquiétante du paysage parlementaire. Les exclusions pour votes dissidents, comme celles de Sébastien Nadot ou Martine Wonner, accentuent l’image d’un parti incapable de tolérer la moindre dissidence. L’affaire M’jid El Guerrab, le premier à démissionner après une agression, a donné le ton d’un mandat marqué par les scandales et les défections. L’ère de la majorité hégémonique de Macron semble bel et bien révolue, laissant place à une instabilité croissante.