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Sébastien Lecornu est devenu le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République, démissionnant après 27 jours. Un échec cuisant, marqué par un manque de soutien politique.

Sébastien Lecornu, pressenti comme le Premier ministre « le plus faible de la Ve République », a tristement concrétisé cette prophétie en devenant le chef du gouvernement le plus éphémère de l’histoire moderne française. Moins d’un mois à Matignon, et seulement vingt-quatre heures après avoir annoncé une équipe gouvernementale jugée décevante, il a remis sa démission à Emmanuel Macron. Un véritable fiasco qui souligne la fragilité politique actuelle du pays.

Les critiques acerbes ne se sont pas fait attendre. La gauche et l’extrême droite menaçaient déjà de censure, dénonçant un gouvernement sans réelle nouveauté et un manque de concessions sur le budget. Mais la véritable déroute est venue du « socle commun », cette alliance censée le soutenir. Gabriel Attal, patron de Renaissance, a fustigé un « spectacle affligeant », tandis que Bruno Retailleau (LR), pourtant reconduit à l’Intérieur, dénonçait une composition ne « reflétant pas la rupture promise ». Le manque de soutien interne a clairement précipité sa chute.

Avec seulement vingt-sept jours en fonction, Sébastien Lecornu éclipse le « record » de Michel Barnier, resté à peine trois mois au pouvoir fin 2024. Il se retrouve à des années-lumière de la longévité d’un Georges Pompidou. Mais le plus édifiant reste la durée de vie de son gouvernement : 836 minutes entre l’annonce de ses ministres et l’officialisation de sa démission. Un chiffre sidérant qui marque l’incapacité manifeste à former un exécutif stable.

Ce désastre renvoie aux épisodes peu glorieux d’Alexandre Ribot en 1914 et de Frédéric François-Marsal en 1924, dont les gouvernements furent renversés en quelques jours. Ces précédents historiques rappellent que la politique française est souvent le théâtre de destins éphémères et de luttes de pouvoir impitoyables, souvent au détriment de la stabilité nationale. Le cas Lecornu est une nouvelle preuve de cette instabilité chronique, qui ne cesse de miner la confiance des citoyens envers leurs institutions.