
Le monde du cinéma français est en deuil après le décès soudain de Xavier Durringer, scénariste, réalisateur et dramaturge reconnu. L’homme derrière le controversé film La Conquête est mort à son domicile de L’Isle-sur-la-Sorgue, près d’Avignon, à l’âge de 61 ans, victime d’une crise cardiaque foudroyante. Une disparition inattendue qui laisse ses proches et collaborateurs « dévastés », selon son agente Céline Kamina.
Son décès brutal met un terme à une carrière prolifique mais parfois en marge. Durringer, qui se décrivait comme un artiste « un peu punk », avait débuté sa carrière dans les années 1980 en bousculant les institutions avec des pièces de théâtre audacieuses. Il s’est ensuite tourné vers le cinéma, offrant notamment à Karine Viard un rôle marquant dans La Nage indienne.
Son œuvre la plus marquante reste sans doute La Conquête (2011), un film qui a créé un véritable tollé médiatique en retraçant l’ascension de Nicolas Sarkozy au pouvoir alors que ce dernier était encore en fonction. Une audace qui n’a pas manqué de susciter des critiques acerbes et de diviser le public, mais qui a indéniablement marqué les esprits. Ce projet, présenté hors compétition au Festival de Cannes, a illustré sa capacité à se frotter aux sujets les plus épineux.
Malgré des succès comme un International Emmy Award pour son téléfilm Ne m’abandonne pas, abordant la déradicalisation, la carrière de Durringer a souvent semblé naviguer entre l’ombre et la lumière. Son parcours, qu’il décrivait lui-même comme une entrée « par la petite porte », reflète la difficulté d’un artiste à s’imposer pleinement dans un milieu parfois impitoyable. Son roman Sfumato, explorant les thèmes sombres du rock’n’roll et de la drogue, témoigne également d’une âme tourmentée. Sa disparition prématurée nous prive d’un regard unique et souvent critique sur la société.






