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Le classement 2025 des trajectoires climat du CAC 40 expose des lacunes alarmantes, avec des efforts de décarbonation insuffisants et des ambitions climatiques peu crédibles.

Le classement 2025 des « trajectoires climat » du CAC 40, publié par l’organisation Les Ateliers du futur (ADF), révèle un tableau alarmant : des cancres insoupçonnés parmi les plus grandes entreprises françaises, avec des efforts de décarbonation loin d’être à la hauteur des enjeux. Ce palmarès, qui vise à évaluer la crédibilité des objectifs de réduction des émissions de CO2, met en lumière des stratégies souvent ambiguës et des résultats peu convaincants. Les entreprises du CAC 40 peinent visiblement à transformer leurs ambitions en actions concrètes.

Élaboré à partir de données financières et extra-financières, ce classement se base sur cinq critères essentiels : les objectifs de réduction des émissions à l’horizon 2030, la pertinence des plans d’action, l’impact financier réel de ces mesures, les ambitions à long terme pour 2050 et la gouvernance climatique. Les résultats sont sans appel : beaucoup affichent des objectifs louables, mais les plans d’action restent flous, et l’évaluation de leur impact financier, souvent négligée, sème le doute sur leur réelle volonté d’agir. C’est une déconvenue majeure pour ceux qui attendaient un engagement fort de la part des leaders économiques français.

Pour la première fois, les géants financiers du CAC 40, comme BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et Axa, ont été inclus. Leur intégration met en évidence une lacune significative dans les éditions précédentes, où le manque de données sur le « scope 3 » – les émissions indirectes liées aux clients et aux salariés – empêchait une évaluation complète. Cette omission passée soulève des questions sur la véritable étendue des émissions de ces groupes et sur leur capacité à maîtriser leur empreinte carbone globale. Leur inclusion révèle des défis colossaux et des retards potentiellement accablants dans la gestion de leurs impacts environnementaux indirects. Le constat est sévère : malgré les discours, la réalité de la décarbonation du CAC 40 semble bien plus critique qu’annoncée.