Yoon-Suk-Yeol-court
L'ex-président sud-coréen Yoon Suk Yeol est visé par un mandat d'arrêt pour abus de pouvoir et obstruction à la justice, suite à sa tentative ratée d'instaurer la loi martiale. Il risque la prison à vie pour insurrection.

L’étau se resserre autour de l’ancien président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, dont la tentative d’imposer la loi martiale en décembre 2024 a viré au fiasco. Démis de ses fonctions en avril, il est désormais la cible d’une demande de mandat d’arrêt déposée par des procureurs spéciaux auprès du tribunal central de Séoul. Les accusations sont lourdes : abus de pouvoir et obstruction à la justice, des faits qui pourraient le mener tout droit en prison à vie. Le risque de fuite et d’ingérence dans l’enquête pèse lourdement sur la décision du tribunal.

Cette affaire plonge la Corée du Sud dans la pire crise politique de son histoire démocratique. Yoon Suk Yeol est notamment soupçonné d’avoir utilisé la garde présidentielle pour échapper à son arrestation en janvier 2025, après sa destitution. Pire encore, il aurait orchestré des vols de drones vers Pyongyang pour justifier sa décision de loi martiale, dans une tentative désespérée de légitimer son pouvoir. Frustré par la défaite de son parti aux législatives d’avril 2024, il avait brandi le spectre de « forces antiétatiques pro-Corée du Nord » pour justifier un coup de force inacceptable.

La nuit du 3 au 4 décembre 2024 restera gravée dans les mémoires : malgré le déploiement des forces spéciales, des milliers de manifestants et 190 députés sont parvenus à pénétrer dans le Parlement, forçant Yoon Suk Yeol à lever la loi martiale après seulement six heures. Aujourd’hui, il doit faire face à un procès pénal pour insurrection, un crime passible de la réclusion à perpétuité. Ses avocats clament son innocence, mais la machine judiciaire, renforcée par l’arrivée du nouveau président Lee Jae-myung, semble bien décidée à faire la lumière sur cette sombre affaire.