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Google lance son «AI Mode» en Europe, mais la France reste exclue, soulevant des inquiétudes sur la souveraineté numérique et l'avenir des médias en ligne face à l'IA.

Le géant Google continue de bouleverser le paysage numérique avec le déploiement de son nouvel onglet «AI Mode» en Europe, laissant la France sur le carreau. Cette décision, loin d’être anodine, soulève des questions profondes sur l’avenir des éditeurs de sites web et la souveraineté numérique du pays. Alors que ChatGPT d’OpenAI gagne du terrain, l’entreprise américaine tente de réaffirmer sa domination en injectant l’intelligence artificielle au cœur de son moteur de recherche. Malheureusement, les régulations françaises semblent être un frein majeur à l’innovation, pénalisant ainsi les utilisateurs et potentiellement l’économie.

L’«AI Mode», propulsé par le modèle de langage Gemini, offre une expérience de recherche transformée, capable de synthétiser des informations complexes et de répondre à des requêtes multimodales. Cependant, cette avancée technologique cache un danger insidieux pour les créateurs de contenu : la chute drastique du trafic. Aux États-Unis, de nombreux éditeurs déplorent déjà une diminution significative de leurs revenus publicitaires, les internautes n’ayant plus besoin de cliquer sur les liens si la réponse est fournie directement par l’IA. Cette situation menace la survie de nombreux médias en ligne, remettant en question la viabilité de l’écosystème numérique tel que nous le connaissons.

L’exclusion de la France de ces avancées n’est pas fortuite. Elle est la conséquence directe d’une série de sanctions infligées à Google par l’Autorité de la Concurrence, suite à des litiges concernant les droits voisins. Une amende de 500 millions d’euros en 2021, suivie de 250 millions en 2024, a clairement refroidi les ardeurs de Google. Le groupe américain, par la voix de Kent Walker, président des affaires publiques, exprime son mécontentement et plaide pour un assouplissement de la réglementation européenne. Selon lui, cette situation désavantage la France dans la course à l’innovation en IA, un domaine qu’il juge «transformateur» pour de nombreux secteurs. Il est évident que les régulateurs français ont privilégié la protection des éditeurs, mais au prix de l’accès à une technologie potentiellement révolutionnaire. Cette approche protectionniste pourrait-elle finalement coûter plus cher au pays en termes de développement technologique et d’accès à l’information ?