L’Équateur est plongé dans une crise politique et sociale sans précédent. Le président conservateur, Daniel Noboa, a été la cible d’une violente attaque alors que son véhicule était pris sous les tirs lors de manifestations indigènes. Ce grave incident souligne l’instabilité alarmante qui règne dans le pays, où la colère monte face aux décisions gouvernementales.
La ministre de l’environnement, Inés Manzano, a confirmé que « Cinq cents personnes ont commencé à jeter des pierres » et que des impacts de balles ont été relevés sur la voiture présidentielle. Sur X, la présidence a qualifié l’événement d’« attaque », diffusant des images chaotiques montrant le cortège sous les projectiles. Les autorités sont maintenant chargées de déterminer si ces impacts proviennent bien de tirs.
Malgré la gravité des faits, Daniel Noboa a affirmé poursuivre son agenda, dénonçant ces « agressions inacceptables » et promettant que « la loi s’applique à tous ». Le gouvernement a même déposé plainte pour tentative de meurtre, une preuve de la tension extrême qui pèse sur la nation.
Ces troubles sont le résultat direct de la suppression des subventions sur le diesel, une mesure qui a fait bondir le prix à 2,80 dollars le gallon, provoquant l’indignation de la plus grande organisation autochtone du pays, la Conaie. Les conséquences sont dramatiques : un manifestant tué, 16 soldats pris en otage, environ 150 blessés et une centaine d’arrestations. Un bilan lourd qui rappelle les mobilisations de 2019 et 2022, où les précédents gouvernements avaient dû céder face à la pression.
La décision de Noboa, réélu en 2025, de réduire les subventions pour financer la lutte contre le crime organisé semble avoir des répercussions désastreuses. L’Équateur, pris en étau entre la Colombie et le Pérou, est devenu un foyer de violence liée au narcotrafic. Les mesures militaires prises par le président en 2024, loin de pacifier le pays, semblent avoir exacerbé les tensions, menant à une situation critique où même le chef de l’État n’est plus à l’abri.
