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Les appels à la démission d'Emmanuel Macron se multiplient dans un contexte de crise politique. L'histoire révèle que sept présidents français ont déjà abandonné leurs fonctions avant terme, une tradition sombre.

La France retient son souffle alors que les appels à la démission d’Emmanuel Macron se multiplient. L’annonce fracassante du départ de Sébastien Lecornu, à peine quatorze heures après la formation de son gouvernement, a plongé le pays dans une crise politique sans précédent, dont le président est jugé le principal responsable. Mais Macron n’est pas le premier chef d’État à voir son pouvoir contesté, et l’histoire nous rappelle que la démission présidentielle est loin d’être une anomalie.

Depuis la IIIe République, sept présidents ont jeté l’éponge avant la fin de leur mandat, certains sous la contrainte d’un Parlement hostile, d’autres acculés par le scandale ou l’incapacité. Adolphe Thiers, confronté à l’opposition des monarchistes, préféra fuir ses responsabilités en 1873. Son successeur, Patrice de MacMahon, vécut un véritable calvaire face à une chambre républicaine vindicative, finissant par s’incliner en 1879 après un échec cuisant de dissolution. Ces démissions illustrent la fragilité intrinsèque du pouvoir présidentiel français face à l’instabilité politique.

Les raisons de ces abandons du pouvoir sont multiples et souvent désastreuses. Jules Grévy, par exemple, a été balayé par un scandale politico-financier impliquant son gendre, montrant comment la vie privée des dirigeants peut entraîner des catastrophes publiques. Jean Casimir-Perier, lui, a capitulé après seulement six mois, se déclarant impuissant face aux lois constitutionnelles qui l’empêchaient d’exercer un réel pouvoir. Des cas qui résonnent étrangement avec les critiques actuelles concernant la gestion de l’État.

L’histoire se répète avec Paul Deschanel, dont la santé mentale s’est effondrée en pleine présidence, le poussant à la démission après un épisode jugé dramatique. Plus tard, Alexandre Millerand fut contraint au départ après avoir été désavoué par les urnes, un sombre avertissement pour tout président qui s’immiscerait trop dans les campagnes électorales. Enfin, Charles de Gaulle, figure emblématique, a lui-même démissionné en 1969 suite à l’échec de son référendum, prouvant que même les géants politiques peuvent chuter.

Alors que la France s’interroge sur l’avenir de son président, ces précédents historiques soulignent la pression immense qui pèse sur Emmanuel Macron. La démission, loin d’être une simple option, pourrait bien être une issue tragique et récurrente de l’histoire politique française.