
Une révolution inattendue s’abat sur les petites entreprises chinoises, menaçant leur survie et celle de millions d’emplois. À Datong, Ma Shunfeng, patron d’un restaurant de nouilles, découvre l’amère réalité : ses 26 employés, autrefois protégés uniquement contre les accidents, doivent désormais être couverts par une assurance santé et retraite complète. « Avant, mes salariés préféraient ne pas cotiser, pour garder tout leur argent. On les assurait seulement en cas d’accident de travail ou sur le chemin du travail », explique-t-il, un brin nostalgique d’une époque révolue.
Cette volte-face est le résultat d’une nouvelle interprétation judiciaire de la Cour populaire suprême, en vigueur depuis le 1er septembre. La directive, sous le titre anodin « Interprétation II sur les litiges liés aux relations de travail », impose aux employeurs le versement obligatoire des cotisations sociales, même sans contrat formel. Une véritable épée de Damoclès pour des milliers d’entreprises privées, contraintes de déclarer des travailleurs jusqu’alors invisibles aux yeux de l’État. C’est une charge financière colossale qui pèse désormais sur des structures déjà fragiles, mettant en péril leur équilibre économique et la stabilité de l’emploi.








