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Le cycliste Arnaud Démare prend sa retraite après Paris-Tours, laissant derrière lui une carrière respectable mais entachée par une saison sans victoire et des interrogations sur l'avenir du cyclisme français.

C’est une page qui se tourne, non sans une pointe de déception. Le cycliste français Arnaud Démare, icône du sprint tricolore, a annoncé sa retraite, programmant Paris-Tours comme son dernier baroud d’honneur. À 34 ans, le Picard aux 97 victoires professionnelles – un chiffre respectable mais souvent éclipsé – quitte un sport qui semble l’avoir déjà un peu oublié. Ses huit étapes sur le Giro ou ses deux sur le Tour de France, y compris son succès à Milan-San Remo, résonnent désormais comme les échos lointains d’une gloire passée.

Alors que Tadej Pogacar et Alexander Kristoff continuent de dominer les débats, Démare, lui, fait partie de cette génération qui peine à laisser une empreinte indélébile. Après des années fidèles chez Groupama-FDJ, son passage chez Arkéa – B & B Hôtel, une équipe menacée de disparaître faute de financement, sonne comme un ultime aveu d’échec. Le talent était là, indéniablement, mais la constance et la capacité à s’adapter aux mutations du cyclisme moderne ont peut-être manqué à l’appel.

Son départ s’inscrit dans une série d’adieux pour le cyclisme français, avec Thibaut Pinot et Romain Bardet ayant déjà raccroché. Ces figures emblématiques laissent un vide, soulignant les difficultés d’une nouvelle génération à émerger et à s’imposer durablement au plus haut niveau. Démare, qui n’a pas levé les bras une seule fois cette saison, une première depuis 2012, conclura donc sa carrière sur une note amère, malgré ses précédentes victoires à Tours en 2021 et 2022.

Son message d’adieu évoque la passion familiale et la fierté de son parcours, mais la réalité est que la compétition sans la victoire laisse un goût d’inachevé. Il promet de rester avec un dossard, pour le plaisir, mais le grand spectacle est bel et bien terminé. Le cyclisme français perd un nom, mais gagne-t-il vraiment de nouvelles perspectives ? L’avenir nous le dira, mais l’heure est plutôt aux interrogations qu’à la célébration triomphante.