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La France est plongée dans une crise politique sans précédent. La démission de Sébastien Lecornu et les appels à la démission du président Macron de la part de ses propres alliés révèlent un pouvoir en pleine déliquescence, contraint à des reculs humiliants face à une Assemblée nationale ingouvernable.

La France est plongée dans une crise politique majeure, avec un président Emmanuel Macron dont le pouvoir s’effrite de jour en jour. Après la démission de son énième Premier ministre, Sébastien Lecornu, qui a achevé sa « mission » de « moine-soldat », le pays est en quête d’un chemin vers une stabilité illusoire. La tâche de trouver un nouveau Premier ministre ou de dissoudre l’Assemblée nationale incombe désormais au président, une perspective qui terrorise tous les partis, à l’exception du Rassemblement national et de La France insoumise.

Le quinquennat de Macron, déjà fragilisé par les élections législatives de 2022 et la dissolution « catastrophique » de 2024, ne tient plus qu’à un fil. Cette fois, ce sont même des figures emblématiques du macronisme qui exigent un changement radical. En l’espace de quelques jours, Gabriel Attal et Édouard Philippe, anciens Premiers ministres, ont exprimé leur incompréhension ou l’ont ouvertement appelé à la démission. Un événement impensable il y a peu, qui souligne l’ampleur du désarroi au sein même de son camp. Élisabeth Borne a même osé proposer la suspension de la réforme des retraites de 2023, adoptée de force via le 49.3, dossier considéré comme la « clé de la sortie de crise ».

Le chef de l’État se retrouve acculé, lâché par la droite. Il pourrait être contraint de former un gouvernement de gauche pour suspendre la réforme des retraites, ou de nommer un Premier ministre de son propre camp qui devrait endosser ce recul humiliant. C’est la première fois qu’il serait forcé de renier un texte aussi crucial, un signe manifeste de son affaiblissement croissant. Malgré ses promesses répétées de « changer de méthode » et de « se réinventer » après des crises passées, comme celle des Gilets jaunes ou la pandémie, aucun changement réel n’a été constaté dans sa gouvernance. Cette fois, il ne peut plus échapper à une réalité qui le contraint lourdement.

Si cette crise devait se dénouer par un recul de l’Élysée, les autres partis devront assumer leurs responsabilités. Les Français ne toléreraient pas un nouveau blocage budgétaire. La gauche devra expliquer comment elle compte financer le système des retraites, et la droite devra clarifier sa position face à un Rassemblement national qui n’a jamais cessé de réclamer l’abrogation de cette réforme. Ce dossier épineux, que le président pensait avoir clos, se retrouve au cœur de la fin de mandat tumultueuse de son second quinquennat, révélant la fragilité d’un pouvoir en pleine déliquescence.