Mazan-court-verdict
Husamettin Dogan, unique accusé en appel dans l'affaire des viols de Mazan, a vu sa peine alourdie à dix ans de prison. Un verdict qui démolit sa défense.

C’est une nouvelle qui souligne la gravité des faits et l’impunité bafouée : Husamettin Dogan, le seul accusé à avoir osé faire appel de sa condamnation dans l’ignoble affaire des viols de Mazan, a vu sa peine alourdie à dix ans de prison ce jeudi 9 octobre. Un an de plus que la sentence initiale, prononcée en décembre 2024, qui était déjà de neuf ans. L’accusation, réclamant douze ans de réclusion criminelle, n’aura pas obtenu gain de cause sur toute la ligne, mais cette décision confirme le rejet catégorique de la ligne de défense de Dogan.

Durant son réquisitoire, l’avocat général Dominique Sié avait frappé fort, dénonçant un homme qui « ne voulait surtout pas assumer ses responsabilités ». Il avait qualifié le viol d’« œuvre de destruction massive », une « petite mort » sournoise qui anéantit progressivement ses victimes. Pour M. Sié, Dogan était « totalement responsable de ses actes », ayant « dénié l’humanité de Gisèle Pelicot » et participé à sa « destruction massive ».

Face à une défense qui prétendait une participation à un simple « jeu libertin », l’avocat général a balayé l’argumentaire, rappelant avec force que le consentement ne saurait être un silence passif. « On ne peut pas en 2025 considérer que parce qu’elle n’a rien dit elle était d’accord. Car là on se situe dans un mode de pensée d’un autre âge ! », a-t-il martelé, dénonçant une mentalité archaïque.

Cette décision, fruit de près de trois heures de délibération des jurés de la cour d’assises d’appel du Gard, clôture (pour cet accusé du moins) un chapitre judiciaire douloureux. Alors que Gisèle Pelicot, devenue un symbole mondial de la lutte contre les violences sexuelles, avait témoigné de sa souffrance et de son besoin de « se reconstruire sur cette ruine », Husamettin Dogan, lui, est resté impassible à l’énoncé de sa peine, persistant dans son déni.