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Alors que l'État s'enfonce dans le chaos, les élus locaux, abandonnés, dénoncent l'immobilisme et l'impuissance du gouvernement, craignant le discrédit sur l'action publique.

En plein cœur d’une crise politique sans précédent qui secoue l’État, les élus locaux se sentent abandonnés, contraints de « tenir la baraque » seuls. La 35e convention d’Intercommunalités de France, réunissant 2 000 édiles à Toulouse, a mis en lumière un sentiment d’exaspération et de frustration profond. Face à l’incapacité du gouvernement à assurer une stabilité, des voix s’élèvent, comme celle d’Anne Terlez, appelant à « entrer en résistance » pour démontrer que la vraie stabilité émane des territoires, et non d’un État central défaillant.

Les services publics essentiels – crèches, écoles, distribution d’eau, transports urbains – reposent entièrement sur les épaules des collectivités, une réalité que beaucoup d’élus rappellent avec amertume. Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, résume la situation par un constat cinglant : « On tient la baraque ». Tandis que le sommet de l’État s’enfonce dans l’immobilisme, les intercommunalités, où les décisions se prennent souvent par consensus, contrastent douloureusement avec les clivages partisans paralysants de la scène nationale.

L’absence d’interlocuteur gouvernemental au congrès a été perçue comme un véritable affront. Les élus, n’ayant d’autre choix, ont voté une motion pathétique, suppliant la sphère politique nationale de « trouver la voie du compromis ». Une démarche qui souligne l’impuissance et le désarroi face à une crise qui semble sans fin. Sébastien Miossec, président délégué d’Intercommunalités de France, ne se fait aucune illusion sur les remaniements ministériels, estimant qu’ils ne sont « pas sûr que ce sera de nature à débloquer la situation ».

À l’approche des municipales, l’inquiétude grandit quant aux répercussions de cette instabilité sur l’engagement citoyen. Sandra Le Nouvel, présidente de la communauté de communes du Kreiz Breizh, alerte sur le « discrédit » jeté sur l’action publique, appelant désespérément à une « vraie décentralisation » pour sortir le pays de l’ornière. Une situation alarmante où l’État semble avoir déserté ses fonctions, laissant les collectivités seules face à leurs défis, et l’avenir des services publics en suspens.