
Un acte d’une rare ignominie a choqué la France, juste avant l’entrée de Robert Badinter au Panthéon. Sa tombe au cimetière de Bagneux a été profanée avec des inscriptions révoltantes, ciblant directement son héritage en faveur de l’abolition de la peine de mort et de la dépénalisation de l’homosexualité. Ce scandale met en lumière une fracture persistante au sein de la société.
Les mots « Éternelle est leur reconnaissance. Les assassins, les pédos, les violeurs, la République le sanctifient », tagués à la peinture bleue, constituent une attaque directe contre la mémoire de l’ancien ministre de la Justice. Un déchaînement de haine que même le président Emmanuel Macron a qualifié d’« honte ». L’incident soulève des questions sur le respect des figures emblématiques et l’état du débat public en France, souvent gangréné par la violence symbolique.
Cet événement survient à quelques heures seulement de la cérémonie solennelle, censée honorer un homme dont les combats ont marqué l’histoire juridique du pays. Au lieu de l’unité, c’est la discorde et l’outrage qui prévalent, jetant une ombre sur une reconnaissance nationale. La maire de Bagneux, Marie-Hélène Amiable, a dénoncé un « acte lâche », tandis qu’Anne Hidalgo, maire de Paris, a déjà saisi le parquet.
Une enquête a été lancée par la sûreté territoriale des Hauts-de-Seine, mais le mal est fait. Cette profanation, loin d’être un acte isolé, révèle une tension latente et une montée des extrêmes, où même la mort ne garantit plus la paix. La question demeure : la République est-elle réellement « plus forte que la haine » comme l’affirme le président, face à de tels actes d’une brutalité symbolique inouïe ?






