
L’administration Trump a de nouveau jeté un pavé dans la mare des échanges mondiaux en annonçant une série de surtaxes douanières extrêmement agressives, repoussant leur entrée en vigueur au 1er août pour laisser un semblant de chance aux pays visés. C’est une stratégie de la dernière chance, ou plutôt, de la dernière menace. Le président américain a distillé ses décisions via pas moins de 14 lettres, semant la panique de Tunis à Bangkok. Le Japon et la Corée du Sud écopent d’une majoration de 25%, tandis que le Cambodge et la Thaïlande subissent 36%, et le Laos et la Birmanie un écrasant 40%. La Maison-Blanche a même prévenu que toute tentative de délocalisation de la production via des pays tiers serait sanctionnée par des taxes encore « plus élevées », sans préciser l’ampleur du désastre. Une riposte de la part des pays pénalisés entraînerait des surtaxes additionnelles de même ampleur, une sorte de spirale infernale.
Ces droits de douane, payés par les importateurs américains, ne manqueront pas de faire exploser les prix pour les consommateurs, malgré les promesses fallacieuses de défense de l’industrie nationale. Donald Trump, obnubilé par les déficits commerciaux, persiste dans sa politique protectionniste qui a déjà fait vaciller l’économie mondiale. Le Fonds Monétaire International (FMI) prévoit d’ailleurs des conséquences « négatives pour toutes les régions » . Il s’agit d’une véritable guerre commerciale 2.0, où les droits de douane sont un outil de pression diplomatique, bien au-delà de la simple réduction du déficit . L’Asie, en particulier, est la cible privilégiée de ces mesures, avec des droits de douane pouvant atteindre des niveaux inédits, comme les 145% sur certaines importations chinoises .
Malgré les tentatives désespérées de certains pays pour négocier, comme la Corée du Sud et la Thaïlande, les annonces de Trump ont un impact dévastateur. L’Indonésie, malgré son engagement à importer du blé américain, n’a pas échappé à une surtaxe de 32%. Même le Vietnam, qui pensait avoir un accord favorable, subit toujours une taxe de 20%. Les marchés financiers asiatiques ont déjà réagi par des baisses significatives . La situation est si tendue que le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a dénoncé l’attitude de « l’empereur » Trump face aux pays des BRICS. Cette politique commerciale agressive de Donald Trump, rendue possible par une OMC affaiblie, risque de plonger le monde dans une démondialisation aux conséquences néfastes pour tous . Le spectre d’une récession mondiale, ou du moins un ralentissement économique majeur, plane désormais sur l’horizon .