Le Medef, le puissant lobby patronal français, est pris la main dans le sac. Un document « confidentiel » de quatorze pages, un véritable « kit de mobilisation », a fuité et révèle ses stratégies sournoises pour bloquer toute tentative d’imposer davantage le patrimoine et le capital en France. Loin des débats ouverts et transparents, le Medef orchestre en coulisses une campagne agressive contre le contre-budget du Parti socialiste, ciblant particulièrement la très décriée mais populaire « taxe Zucman ».
Cette taxe, un impôt plancher de 2 % sur les très grandes fortunes, bien que rapidement écartée par le Premier ministre Sébastien Lecornu pour le budget 2026, continue de hanter les nuits des grands patrons. Le document confidentiel détaille comment les antennes territoriales du Medef sont chargées de contacter « un à un » les parlementaires socialistes. Leur mission ? Les « sensibiliser sur les risques importants » qu’une telle fiscalité ferait courir aux entreprises. Un euphémisme pour dire qu’il s’agit de les intimider et de les presser à abandonner toute velléité de justice fiscale.
La méthode est d’une simplicité déconcertante : relayer des « témoignages de chefs d’entreprise » dont l’activité serait « grandement menacée » et lister les « innovations » qui seraient « bloquées » par une politique fiscale jugée trop défavorable. En clair, le Medef fabrique un récit de catastrophe économique pour défendre les intérêts d’une poignée de privilégiés. Une manœuvre d’influence qui met en lumière la pression constante exercée par les lobbys sur la vie politique, au détriment de l’intérêt général. Le dialogue invoqué par le Medef n’est en réalité qu’une tentative désespérée de préserver les acquis d’une élite.
