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Catherine Trautmann, ancienne maire socialiste de Strasbourg, annonce son retour aux municipales, promettant un « mandat de réparation » face à un « déclassement » de la ville. Une candidature controversée qui divise et interroge sur l'avenir de la capitale alsacienne.

Strasbourg est une ville sous tension, car l’ancienne ministre et ex-maire socialiste Catherine Trautmann a créé la surprise en annonçant son retour dans la course aux municipales de mars. Une décision qui, loin d’apaiser les esprits, risque de jeter l’ombre sur l’avenir déjà incertain de la capitale alsacienne. À 74 ans, son retour est perçu par beaucoup comme une tentative désespérée de reprendre le pouvoir, après une troisième place décevante en 2020.

Devant une presse sceptique, Trautmann a justifié sa candidature par un prétendu « amour pour ma ville » et le poids des sollicitations citoyennes. Pourtant, derrière ce discours se cache l’amère réalité d’une ville qui, selon elle, aurait « perdu sa place » à cause d’un « mandat actuel qui a désuni, déconstruit, déstabilisé et rabaissé ». Ces accusations acerbes, dirigées contre la maire écologiste Jeanne Barseghian, soulignent des divisions profondes et une incapacité à bâtir un consensus.

Face à une concurrence déjà rude – Barseghian, le centriste Pierre Jakubowicz (Horizons) et Jean-Philippe Vetter (LR) – Trautmann mise sur son expérience passée, un argument qui pourrait apparaître comme un manque de renouvellement. Son refus catégorique de toute alliance, clamant que « la seule alliance est celle avec les Strasbourgeois », sonne comme un aveu de faiblesse et un isolement politique. Jeanne Barseghian ne s’y est pas trompée, fustigeant une opposition « extrêmement virulente » et un rapprochement suspect avec la droite.

Le projet de « mandat de réparation » de Trautmann, visant à « retrouver des marges de manœuvre financières » et « apaiser la ville », semble bien fragile face à l’ampleur des défis. La candidature de cette figure du passé ne risque-t-elle pas d’enfermer Strasbourg dans des querelles anciennes plutôt que de l’orienter vers des solutions d’avenir ? La ville mérite-t-elle un énième retour plutôt qu’un renouveau audacieux ? L’incertitude plane et les divisions s’annoncent profondes.