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Le prix Nobel de la paix 2025 attribué à Maria Corina Machado déclenche une vague de controverses, entre la crise vénézuélienne persistante et les accusations politiques de Donald Trump.

Le prix Nobel de la paix, censé incarner l’espoir, plonge cette année le Venezuela dans une amère déception et révèle les divisions profondes qui minent la scène internationale. L’attribution à l’opposante Maria Corina Machado, saluée pour son courage civique, masque à peine les tensions persistantes d’un pays à la dérive, transformé en « État brutal et autoritaire » selon le comité Nobel lui-même. Ce choix, bien que louable pour les partisans de Machado, semble bien faible face à l’ampleur d’une crise humanitaire et économique sans précédent.

Le triomphe de Machado aux primaires de l’opposition, avec plus de 90% des voix, a certes consolidé son statut. Cependant, cela ne change rien à la réalité brutale : elle vit dans la clandestinité depuis la réélection contestée de Nicolas Maduro, subissant de « graves menaces ». Une victoire symbolique, certes, mais qui ne résout en rien l’impasse politique vénézuélienne, laissant des millions de citoyens dans une situation désespérée. Le décalage entre cette reconnaissance internationale et la réalité quotidienne du peuple vénézuélien est frappant.

L’amertume est d’autant plus grande que l’annonce du Nobel est survenue alors que Donald Trump, dans un coup de théâtre médiatique, s’autoproclamait l’artisan d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. La Maison Blanche, non sans cynisme, a accusé le comité Nobel de privilégier la « politique avant la paix », une déclaration qui jette une ombre sur la crédibilité même du prix. Le mantra de Trump, « l’Amérique d’abord », sonne comme une dissonance majeure avec les idéaux de coopération internationale que le Nobel est censé défendre.

Cette controverse n’est pas sans rappeler les critiques passées concernant les choix du comité. Tandis que Trump continue de clamer mériter le prix pour ses prétendues résolutions de conflits, la communauté internationale reste sceptique, pointant du doigt des succès souvent « très exagérés ». Le prix Nobel de la Paix, loin d’être un symbole d’unité, est devenu un terrain de jeu politique où les agendas personnels et les intérêts nationaux semblent souvent l’emporter sur la quête désintéressée de la paix mondiale.