
Un vent de discorde souffle sur la capitale ! Vendredi 10 octobre, des salariés en colère ont massivement débrayé devant le BHV, le cœur historique du commerce parisien. La raison de leur fureur ? L’implantation imminente de Shein, le géant décrié de la fast fashion, au sixième étage du magasin. Une décision jugée « suicidaire » par les syndicats, qui voient dans ce partenariat l’annonce d’un naufrage économique et social pour le prestigieux établissement.
L’intersyndicale (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, SUD Solidaires) dénonce avec véhémence l’arrivée de Shein, accusant la marque de pollution environnementale massive, de concurrence déloyale et de conditions de travail indignes. Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint au commerce à la Mairie de Paris, a d’ailleurs affiché un soutien sans équivoque aux grévistes, partageant leur « inquiétude » face à ce désastre annoncé.
Pourtant, la foncière SGM, propriétaire du fonds de commerce du BHV, persiste et signe, qualifiant ce partenariat de « bénéfique ». Une affirmation qui sonne comme une provocation pour les salariés, qui dénoncent un « baratin » et un climat social délétère depuis la cession du BHV par les Galeries Lafayette en 2023. Suppression de plus de 300 emplois, impayés fournisseurs, départs de marques emblématiques : la liste des griefs est longue et accablante.
Le coup de grâce est venu de la Banque des Territoires, qui s’est retirée des négociations pour le rachat des murs du BHV, évoquant une « rupture de confiance ». Malgré les assurances de la SGM quant à de « nouveaux partenaires », l’avenir du BHV s’assombrit dangereusement. L’onde de choc s’étend même en province, où Shein prévoit de s’installer dans cinq magasins Galeries Lafayette exploités par la SGM, provoquant l’indignation des syndicats locaux. L’arrivée de Shein au BHV est-elle le symptôme d’une décadence inéluctable pour le commerce traditionnel français ?






