
La 32e édition du prestigieux Prix Bayeux des correspondants de guerre a tristement mis en lumière la barbarie persistante des conflits mondiaux, avec un palmarès dominé par la **détresse humaine** à Gaza, en Ukraine et au Soudan. Un reflet glaçant de l’échec collectif à assurer la paix.
Le photojournaliste palestinien Saher Alghorra (Zuma Press), toujours piégé dans la bande de Gaza, a été honoré du premier prix photo pour sa série poignante « Trapped in Gaza: between fire and famine ». Son travail dénonce l’isolement et la souffrance indicible des civils, victimes collatérales de la campagne militaire israélienne. Une reconnaissance amère, alors que la situation sur le terrain reste désespérée, les vies brisées par la violence et la famine.
En presse écrite, l’Allemand Wolfgang Bauer (Zeit Magazin) a déchiré le voile sur « Les oubliés » du Soudan, dépeignant une crise humanitaire inimaginable où des dizaines de milliers de personnes périssent et des millions sont déplacées. Son reportage, primé, nous rappelle la négligence internationale face à cette catastrophe silencieuse. La situation au Soudan est qualifiée par l’ONU de « pire crise humanitaire au monde ».
La catégorie radio a couronné, pour la troisième fois consécutive, la Suisso-Canadienne Maurine Mercier (RTS-RTBF) pour son reportage en Ukraine, « Prokrovsk, deux fleurs dans les ruines ». Tandis que le prix télévision a été attribué à l’équipe de France 24 (Julie Dungelhoeff, James André et Sofia Amara) pour « Les rescapés de l’enfer dans les geôles de Bachar Al-Assad », révélant les tortures et la brutalité infligées par le régime syrien à ses propres citoyens.
Ces distinctions douloureuses, des images terrifiantes du Tigré aux récits clandestins de la Birmanie, soulignent une vérité accablante : le monde est en proie à une violence effrénée, laissant derrière elle un sillage de destruction et de désespoir. Le Prix Bayeux, bien que crucial pour honorer le courage des reporters, nous confronte à l’amère réalité des conflits que l’humanité peine à enrayer.






