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Un nouvel accord de cessez-le-feu à Gaza suscite un espoir fragile, mais la libération des otages contre des prisonniers palestiniens est une solution temporaire. Les échecs passés laissent craindre un cycle de violence sans fin.

Un semblant d’espoir, teinté d’une amère incertitude, s’est emparé de Tel-Aviv ce samedi, alors que des milliers d’Israéliens se sont rassemblés, le regard fixé sur un décompte macabre : 735 jours depuis les enlèvements. L’euphorie fragile d’un nouvel accord sur un cessez-le-feu à Gaza masque à peine l’inquiétude persistante pour les otages toujours détenus. Un accord, encore un, qui promet le retour de 48 otages israéliens, dont 27 sont déjà morts, en échange de la libération de près de 2 000 Palestiniens emprisonnés. Un troc déséquilibré qui soulève plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

Les discours émus des familles, comme celui d’Einav Zangauker, mère de Matan, résonnent avec la douleur d’un peuple. Mais derrière ces mots, la réalité est glaçante : cet accord, orchestré par un Donald Trump toujours en quête de visibilité, n’est qu’une nouvelle tentative dans une longue série d’échecs. Les précédentes trêves de novembre 2023 et début 2025 n’ont été que des pauses illusoires, vite brisées, ramenant les populations à la case départ. Pourquoi celle-ci serait-elle différente ?

Le plan Trump, présenté comme la voie vers une « paix durable », semble bien naïf. Comment croire en une paix construite sur des échanges de prisonniers et des cessez-le-feu temporaires, sans aborder les racines profondes du conflit ? Le désarmement du Hamas, condition sine qua non de cet accord, est une chimère, une promesse qui risque fort de rester lettre morte. Le cycle infernal de la violence et des négociations avortées semble loin d’être brisé. Les « phases de négociations » à venir ne sont-elles pas le prélude à de nouvelles déceptions, renforçant le cynisme et le désespoir d’une région à jamais déchirée ?