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L'entreprise « Je ne sais quoi » de l'influenceuse Louise Aubery a coulé en toute discrétion, laissant derrière elle clientes mécontentes et accusations de management toxique. Un échec cuisant malgré sa notoriété.

L’entreprise « Je ne sais quoi », fondée par l’influenceuse Louise Aubery, a sombré dans l’oubli après un an de flou artistique. La marque de lingerie, pourtant prônée comme « inclusive et éthique », a cessé toute activité en toute discrétion, laissant derrière elle une traînée de clientes mécontentes et d’anciennes salariées amères. Le site internet est inaccessible, le service après-vente injoignable, et le compte Instagram de la marque, autrefois actif, n’est plus alimenté depuis des mois. Un silence assourdissant qui a suscité l’agacement de la communauté, accusant Louise Aubery d’un cruel manque de transparence.

Les plaintes s’accumulent : non-remboursements, articles jamais réceptionnés, et surtout, une qualité de produits décevante, bien loin des promesses de durabilité. Une ex-salariée a même révélé que la fondatrice avait été avertie de la fragilité des finitions, mais n’en avait pas tenu compte, préférant l’esthétique à la longévité. Une note médiocre de 3,1/5 sur Trustpilot confirme les défaillances, jetant une ombre sur l’image d’une marque qui se voulait exemplaire.

Au-delà des déboires commerciaux, des accusations de « feminist washing » pèsent lourdement sur Louise Aubery. Ses détracteurs lui reprochent d’avoir délaissé ses engagements militants originels, comme le « body positive », pour des projets plus lucratifs et moins engagés. Pire encore, d’anciennes employées dénoncent un management toxique et dépassé. « Elle n’avait pas les épaules pour gérer une entreprise, elle était dépassée », confie l’une d’elles, évoquant des journées interminables et des week-ends sans repos. Louise Aubery, de son côté, reconnaît un « manque de compétence en management », une admission tardive et timide face à l’ampleur du désastre.

Malgré une publication discrète sur Threads en janvier 2024 où elle reconnaissait sa responsabilité, le communiqué posté sur Instagram par « Je ne sais quoi » parle désormais d’une « pause » et d’un « acharnement » des journalistes. Une tentative désespérée de sauver les apparences, alors que le naufrage est déjà consommé. Le mythe de l’influenceuse aux multiples casquettes s’écroule, révélant les coulisses amères d’un entrepreneuriat mal géré.