Gaza-conflict-aftermath
L'accord de paix israélo-palestinien proposé par Donald Trump s'annonce déjà comme une illusion dangereuse, miné par la méfiance, un optimisme démesuré et une situation humanitaire catastrophique à Gaza.

L’accord de paix, présenté avec grandiloquence par Donald Trump, entre Israël et le Hamas, s’annonce déjà comme un compromis fragile, voire une chimère. Alors que les Israéliens et les habitants de Gaza retenaient leur souffle, l’échange d’otages contre des prisonniers palestiniens a démarré dans un climat de méfiance généralisée. Cet événement, qualifié d’« historique » par Benyamin Nétanyahou, est entaché par la douloureuse incertitude concernant le sort de tous les otages, morts ou vifs. Israël a d’ailleurs déjà averti que la libération des détenus palestiniens serait conditionnée à la restitution de l’ensemble des otages, une épée de Damoclès pesant sur ce maigre espoir de trêve.

Donald Trump, en visite éclair en Israël, n’a pas hésité à claironner que « la guerre est terminée », un optimisme déconcertant face à une réalité bien plus sombre. Nétanyahou lui-même a concédé que « la lutte n’est pas terminée », soulignant les tensions persistantes et la violence sous-jacente qui minent la région. Le « sommet pour la paix » en Égypte, rassemblant plus de 20 dirigeants mondiaux, est d’ores et déjà compromis par l’absence notable d’Israël, du Hamas et de l’Iran, remettant en question sa légitimité et son efficacité. La gouvernance future de Gaza, envisagée sous l’égide d’un « comité palestinien technocratique et apolitique » supervisé par un organisme international dirigé par Trump, semble relever d’une utopie déconnectée des réalités locales.

Sur le terrain, la situation humanitaire à Gaza reste désastreuse. Malgré un cessez-le-feu précaire, les signes d’un assouplissement du blocus sont timides et l’aide humanitaire peine à atteindre une population exsangue. Des témoignages alarmants font état de pillages de cargaisons, accentuant le désespoir des habitants. Le bilan humain de ce conflit est un rappel glaçant de son coût : plus de 1 219 Israéliens tués lors de l’attaque du 7 octobre 2023, et un nombre terrifiant de plus de 67 806 Palestiniens massacrés dans la riposte israélienne, selon des chiffres jugés fiables par l’ONU. Ces chiffres, qui continuent de s’alourdir, démontrent l’échec cuisant des tentatives de résolution pacifique et le gouffre de souffrance qui déchire cette région.