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Le président malgache Andry Rajoelina a été contraint de fuir la capitale après le ralliement de militaires aux manifestants, plongeant le pays dans une crise politique profonde. L'avenir de cette nation pauvre est incertain.

Madagascar sombre dans le chaos : le président Andry Rajoelina a été contraint de fuir la capitale, lundi, après que des militaires ont rejoint les manifestants. Ce revirement dramatique, survenu après un week-end de contestation généralisée, plonge l’île déjà lourdement éprouvée dans une incertitude politique alarmante.

Dans une allocution diffusée sur les réseaux sociaux, Rajoelina, dont la localisation reste un mystère, a affirmé avoir échappé à une « tentative de meurtre ». Il s’est contenté d’appeler au « respect de la Constitution », une déclaration totalement déconnectée de la réalité de la rue qui exige sa démission pure et simple. Cette position inflexible ne fait qu’aggraver les tensions dans un pays où la misère atteint des sommets.

Les rumeurs de fuite vers La Réunion, puis vers une destination inconnue avec sa famille, se multiplient. Une source proche du dossier évoque un départ précipité à bord d’un avion militaire français, ce que le président français, Emmanuel Macron, n’a ni confirmé ni démenti, se contentant d’exprimer sa « grande préoccupation ». Une préoccupation bien tardive face à l’ampleur de la crise.

Réélu en 2023 lors d’un scrutin massivement boycotté par l’opposition, Rajoelina se retrouve acculé. Sa tentative d’allocution à la télévision publique a été bloquée par l’arrivée de militaires, soulignant la fragilité de son pouvoir. Sa main tendue au « dialogue » semble bien vaine après avoir ignoré pendant des semaines les revendications populaires. La menace de suspension des financements internationaux, brandie par Rajoelina, ne fait que rappeler son propre coup d’État en 2009, qui avait déjà plongé le pays dans une crise économique sans précédent. Madagascar est au bord du gouffre, et l’avenir de ses 32 millions d’habitants, dont 80% vivent sous le seuil de pauvreté, s’annonce plus sombre que jamais.