
Deux ans après l’effroyable assassinat de Dominique Bernard, professeur lâchement poignardé par un ancien élève radicalisé, Arras inaugure un square en sa mémoire. Une tentative, bien que louable, de panser des plaies béantes, mais qui ne saurait faire oublier l’échec cuisant des autorités face à la montée de l’islamisme radical. Ce « geste de fraternité » semble bien mince face à la menace persistante.
Devant le collège-lycée Gambetta-Carnot, lieu du drame, des bancs ornés de citations et des arbres plantés se veulent un hommage silencieux. Mais ce silence ne peut faire taire l’amertume. Les valeurs de « paix, liberté, tolérance » brandies par Isabelle Bernard résonnent étrangement alors que la menace extrémiste pèse toujours. La présence de Gabriel Attal, ancien ministre de l’Éducation, souligne l’impuissance politique face à ces actes barbares.
Mohammed Mogouchkov, l’assassin de Dominique Bernard, fiché pour radicalisation islamiste et ayant prêté allégeance à l’État Islamique, n’a toujours pas été jugé. Une lenteur judiciaire qui interpelle et qui, une fois de plus, laisse un sentiment d’inachevé.
Le maire d’Arras parle d’un « hymne à la vie » et d’un « appel au dialogue ». Des mots creux, quand la réalité de la haine et de la violence continue de gangréner notre société. Ce square, censé « dépasser la souffrance », ne peut masquer la terrible vérité : la France peine à protéger ses enseignants et ses citoyens de la folie meurtrière. L’oubli est une menace, comme le rappelle Dominique Thibaudeau, en évoquant Samuel Paty, autre victime d’une barbarie similaire.






