L’incertitude planait sur Fendi, mais LVMH a enfin tranché, confirmant la nomination tant attendue de Maria Grazia Chiuri à la direction artistique. Un choix qui, malgré les éloges officiels, soulève de sérieuses questions quant à l’avenir de la maison romaine et la capacité de la designer à se réinventer après son passage controversé chez Dior.
Le parcours de Chiuri chez Dior, marqué par un départ abrupt et une surcharge de travail, laisse présager un manque d’innovation. Sa mission à la tête des collections féminines de Fendi est loin d’être un cadeau. Après des années à produire dix collections annuelles, on peut légitimement se demander si l’inspiration sera au rendez-vous. Le risque d’un essoufflement créatif est palpable, et la prochaine Fashion Week de Milan en février 2026 sera un test crucial pour cette designer pressée, déjà enclin à la répétition de thèmes.
Le retour de Chiuri chez Fendi, où elle a fait ses débuts en 1989, pourrait être interprété comme un simple recyclage de talents de la part de LVMH. La maison, célèbre pour son héritage et sa fourrure, se retrouve avec une directrice artistique qui a déjà montré un attachement à ces pratiques, malgré les critiques croissantes. Une décision qui, loin de propulser Fendi vers la modernité, risque de l’ancrer davantage dans un passé qui peine à se renouveler.
Alors que Bernard Arnault salue un «grand talent créatif», cette nomination ressemble étrangement à une solution de facilité, voire à un échec de dénicher de nouveaux visages. Le défi de Chiuri est immense : apporter une nouvelle vision sans sacrifier l’identité de Fendi, tout en prouvant qu’elle peut échapper au carcan de la production intensive et de ses conséquences sur la créativité. Le monde de la mode attend, sceptique, de voir si ce retour aux sources sera une renaissance ou une simple stagnation.
