French-Parliament-debate-21
Le Premier ministre Sébastien Lecornu cède à la pression et suspend la réforme des retraites jusqu'en 2028, un coût financier exorbitant pour une crise politique sans fin. Le budget 2026 s'annonce déjà tendu.

La France s’enfonce un peu plus dans l’incertitude politique. Le Premier ministre Sébastien Lecornu, sous la menace constante d’une motion de censure, a annoncé une « suspension » de la réforme des retraites jusqu’à la prochaine élection présidentielle. Cette décision, arrachée sous la pression du Parti socialiste, qui y voyait la condition sine qua non pour ne pas faire tomber le gouvernement, ne résout en rien la crise de fond, mais la repousse à un avenir incertain. Elle laisse planer une lourde hypothèque sur les finances publiques.

Dès cet automne, la réforme de 2023, tant décriée, serait mise en pause : l’âge légal de départ et la durée d’assurance resteront figés à 62 ans et neuf mois et 170 trimestres jusqu’en janvier 2028. Une victoire en trompe-l’œil pour les oppositions, puisque cette suspension, loin d’être une annulation, pourrait coûter la bagatelle de 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027, sans compter les 13 milliards d’euros en 2035 selon les projections de la Cour des comptes. Qui paiera la facture de cette temporisation coûteuse et lâche ? La question reste en suspens.

Pendant ce temps, le projet de budget pour 2026 s’annonce déjà comme un véritable casse-tête, avec des dépenses de l’État en baisse et une fiscalité accrue pour les plus fortunés, mesures jugées « insuffisantes » par les économistes et dénoncées comme une « boucherie fiscale » par le Rassemblement National. La politique du compromis forcé, dictée par l’absence de majorité absolue, engendre une fragilité gouvernementale sans précédent. Chaque pas en avant semble être un recul déguisé, et la France s’expose à une instabilité chronique, loin de la stabilité tant vantée par Emmanuel Macron.