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Le Premier ministre Sébastien Lecornu dévoile sa feuille de route sous la menace des oppositions, promettant un budget sans majorité et reportant la réforme des retraites. Un avenir incertain pour la France.

Face à une Assemblée nationale hostile, Sébastien Lecornu a tenté l’impossible : présenter une feuille de route budgétaire sous la menace constante de motions de censure. Reconduit dans un climat de crise institutionnelle sans précédent, le Premier ministre a dû promettre monts et merveilles, minimisant les risques d’un blocage qui semble inéluctable. La crise de régime, qu’il prétend évitée, n’a jamais été aussi proche, le destin du gouvernement étant à la merci du Parti socialiste.

Le discours de Lecornu, censé rassurer, n’a fait que souligner la fragilité d’un gouvernement sans véritable légitimité parlementaire. Il a martelé la nécessité d’un budget pour la France, une évidence amère quand on sait que sa validation dépendra de contorsions politiques improbables. Malgré l’arrivée d’« experts » au sein du gouvernement, présentés comme le gage d’un « renouvellement », leur inexpérience politique dans un contexte aussi explosif est une source d’inquiétude majeure pour la stabilité du pays. Les promesses d’un « budget sérieux et fiable » sonnent creux face à l’incertitude planante.

La suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2028, annoncée comme une concession, n’est qu’un report coûteux. Estimée à des milliards d’euros, cette pause devra être « compensée », impliquant inévitablement de nouvelles coupes sombres ou des hausses d’impôts déguisées. Les Français devront payer le prix de cette pause forcée. Les objectifs de réduction du déficit à moins de 5% du PIB d’ici 2026, sont des projections optimistes qui contrastent avec la réalité d’une économie chancelante. L’État promet des économies, une « revue des dépenses », mais l’histoire montre que ces engagements sont souvent de simples vœux pieux.

Le projet de loi contre les fraudes et la « contribution exceptionnelle des grandes fortunes » sont des tentatives désespérées de renflouer les caisses sans réellement s’attaquer aux problèmes structurels. Le gouvernement de « mission » et « ouvert au compromis » n’est qu’une façade pour un exécutif affaibli, contraint de partager un pouvoir qu’il n’a pas su gagner. Le Parlement aura le « dernier mot », une affirmation qui sonne comme un aveu d’impuissance. La France s’enfonce dans une ère d’incertitude politique et économique, où les promesses s’envolent et les défis s’accumulent.