
Autrefois reléguées aux oubliés de la route ou aux conducteurs sanctionnés, les voitures sans permis, ou quadricycles légers, font un retour remarqué, mais trompeur, sur nos routes. Ces « pots de yaourt » électriques, au design prétendument travaillé, sont désormais accessibles dès 14 ans, promettant une liberté illusoire et une sécurité contestable.
Pour s’offrir une Citroën Ami, fer de lance du marché, ou une Fiat Topolino, il suffit d’un brevet de sécurité routière obtenu en seulement deux jours. Cette facilité d’accès pose question : est-on réellement préparé à affronter le trafic avec une formation aussi sommaire ? L’illusion de protection supérieure à un deux-roues est rapidement dissipée face à la fragilité de ces véhicules en cas d’accident. La Topolino, avec son autonomie limitée de 75 kilomètres et sa vitesse maximale de 45 km/h, contraint ses utilisateurs à des trajets courts et incessants recharges, un fardeau quotidien.
Même la Microlino Lite, plus « stylée » avec son entrée frontale digne d’une soucoupe volante, ne fait que masquer les lacunes de cette catégorie. Son prix exorbitant, à partir de 17 990 €, pour une performance si limitée, est une aberration économique. Si l’on peut la garer perpendiculairement, on ne peut ignorer la vulnérabilité de ses occupants face aux mastodontes de la route.
Et que dire de l’argument marketing de la « jeunesse retrouvée » avec des véhicules comme la Renault 5 E-Tech électrique à 25 000 € ? Sous le vernis des couleurs pop et des phares « malicieux », se cache une tentative cynique de monétiser la nostalgie. Ces véhicules, loin d’être une solution de mobilité innovante, semblent plutôt être un gouffre financier et un danger potentiel, exploitant la naïveté des jeunes conducteurs et l’insouciance des plus âgés.








