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Le dispositif d'activité partielle de longue durée, vanté comme un bouclier contre le chômage, montre ses limites. Avec 68 000 défaillances et 240 000 emplois menacés, l'outil s'avère insuffisant face à la crise.

Malgré l’enthousiasme initial, le dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD-R), censé sauver l’emploi, révèle ses graves limites. Alors que le secteur de la métallurgie, avec ses 1,6 million de salariés, fut le premier à s’y engager au printemps, la réalité de 2025 s’avère bien plus sombre que prévu. L’ouverture de ce bal des illusions, marquée par la signature de l’accord UIMM, CFDT et FO, n’a visiblement pas enrayé la machine infernale des défaillances.

Le tableau est alarmant : plus de 68 000 défaillances d’entreprises ont déjà été enregistrées, et un nombre terrifiant de 240 000 emplois sont désormais menacés, selon les chiffres accablants du groupe BPCE. L’APLD-R, présenté comme la bouée de sauvetage des entreprises en difficulté, mais « dont la pérennité n’est pas compromise », semble n’être qu’un pansement sur une hémorragie. Disponible jusqu’à février 2026, il devait offrir un « trou d’air » aux entreprises, une pause illusoire en attendant que les carnets de commandes se remplissent à nouveau. Une vision dangereusement optimiste face à l’ampleur de la crise.

Héritier de l’activité partielle de la crise sanitaire de 2020, l’APLD-R met désormais l’accent sur la formation, transformant cet « amortisseur conjoncturel » en un prétendu « outil de stabilité sociale et un levier de transformation ». Pourtant, les faits sont là : l’emploi industriel, et particulièrement dans la métallurgie, est extrêmement vulnérable. Des secteurs entiers, comme la sous-traitance automobile, la mécanique industrielle, ou la fabrication de machines-outils, sont au bord du gouffre. Ce dispositif, loin d’être la panacée, ne fait que retarder l’inéluctable pour un nombre croissant d’entreprises et de salariés, plongés dans l’incertitude la plus totale.