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Le remaniement à la Fonction publique voit l'arrivée de David Amiel et un retour à Bercy, signal d'un désordre inquiétant et de sombres perspectives pour les services publics.

Un remaniement ministériel de plus, et c’est la Fonction publique qui en paie le prix, une fois encore. David Amiel, député (Renaissance) de Paris, a été nommé à la tête d’un ministère des plus instables, celui de la Fonction publique et de la Réforme de l’État. Il succède à Naïma Moutchou, dont le passage éclair d’à peine quinze heures à ce poste a relevé du grotesque avant son transfert aux Outre-mer. Ce n’est pas un simple changement, c’est le signal d’un désordre gouvernemental inquiétant, annonçant de sombres perspectives pour l’avenir des services publics.

Ce revirement marque également un retour en arrière symbolique : le ministère réintègre le giron de Bercy, sous la houlette d’Amélie de Montchalin. Un choix qui, loin de rassurer, soulève des questions sur la réelle volonté de réformer, ou plutôt de contrôler strictement la fonction publique sans réelle vision. On peut légitimement craindre une dégradation des conditions de travail et une absence de dialogue social sous cette nouvelle configuration.

Pour David Amiel, jeune homme de 32 ans, cette nomination semble être une récompense de sa loyauté indéfectible envers Emmanuel Macron. Un parcours typique de l’ère macroniste, où la fidélité prime souvent sur l’expérience réelle des dossiers complexes. Son CV, quintessence du macronisme originel, ne suffit pas à masquer une forte instabilité politique actuelle. Cette promotion, dans un contexte aussi tendu, ne peut qu’alimenter le scepticisme quant à la capacité de ce gouvernement à apporter des solutions concrètes et durables.

Le véritable défi pour Amiel sera de s’imposer et d’apporter une vision claire, loin des querelles politiques qui minent l’exécutif. Mais face à une telle instabilité et un passif déjà lourd, l’espoir d’une réforme constructive s’amenuise dangereusement. La fonction publique, pilier de notre société, est une fois de plus prise en otage des jeux de pouvoir, augurant d’un futur incertain et difficile pour des millions de fonctionnaires et, par extension, pour tous les citoyens.