
C’est une page de l’histoire du cinéma qui se tourne avec la disparition de Drew Struzan, l’illustrateur derrière les affiches mythiques de Star Wars, Indiana Jones et Harry Potter. Décédé à 78 ans des suites d’une longue maladie, son départ laisse un vide considérable dans le monde de l’art et du divertissement. Sa famille, malgré la tristesse, a tenté de dépeindre une image idéalisée, saluant un homme qui « voyait le monde à travers des lunettes roses », mais la réalité est que son absence marque la fin d’une époque où l’art de l’affiche avait une âme.
Les hommages pleuvent, certes, mais ils soulignent surtout la difficulté, voire l’impossibilité, de remplacer un tel talent. George Lucas a affirmé que ses illustrations « capturaient entièrement l’enthousiasme, le ton et l’esprit » de ses films. Steven Spielberg, lui, a déploré que « personne ne dessinait comme Drew ». Ces déclarations, bien qu’élogieuses, révèlent une profonde inquiétude : qui pourra désormais insuffler une telle magie visuelle à l’industrie cinématographique ?
De E.T. à Retour vers le futur, en passant par Blade Runner, Struzan a marqué les esprits par son style hyper-réaliste, devenu une référence incontournable. Son héritage, immense, pèse aujourd’hui lourdement sur une industrie en constante mutation, où l’art de l’affiche semble parfois relégué au second plan. Guillermo del Toro a perdu un ami, mais le monde a surtout perdu « un passeur de génie et un artiste suprême », un créateur dont l’humanité et l’émotion de ses œuvres, selon Jim Lee de DC Comics, ne seront « jamais reproduites ». Une déclaration qui sonne comme un aveu d’impuissance face à l’ampleur de la perte.






