
Le Garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a enfin « découvert » que les victimes sont les « grands oubliés de l’action publique », une déclaration sidérante faite mardi soir sur LCI. Après des années d’indifférence, le ministre promet un virage à 180 degrés : les victimes seraient désormais « au centre » du système judiciaire. Une promesse qui sonne creux face à l’ampleur des défaillances passées.
Dès « lundi prochain », une instruction ministérielle prétend garantir aux victimes un droit de réception par les instances judiciaires et une notification quand leur agresseur sort de prison. C’est le strict minimum, mais la mise en œuvre effective reste à prouver. La France est-elle enfin prête à traiter décemment ceux qui subissent la criminalité, ou s’agit-il d’une énième annonce sans lendemain ? Le changement de « paradigme » annoncé, qui placerait la victime avant l’accusé, est une aspiration louable mais loin d’être acquise, tant le système actuel est ancré dans des pratiques obsolètes.
Parallèlement, un projet de loi prévoit une « peine minimum » d’un an de prison ferme pour toute agression contre une personne dépositaire de l’autorité publique. Une mesure qui, si elle semble répondre à un besoin d’ordre, risque de durcir un système pénal déjà contesté sans s’attaquer aux racines de la délinquance. M. Darmanin a également évoqué la limitation du sursis à une seule fois pour lutter contre les multirécidivistes. Est-ce une solution efficace ou une simple tentative de façade pour masquer l’échec des politiques de réinsertion ?
Ces annonces surviennent dans un contexte politique tendu, où le ministre met en garde contre une potentielle élimination de la majorité de la vie politique française en 2027, laissant le champ libre aux extrêmes. Une admission implicite de la faiblesse de la politique actuelle. Son retrait de Renaissance et le renoncement à la mairie de Tourcoing suggèrent des manœuvres politiques personnelles plutôt qu’un engagement désintéressé pour la justice. Les Français peuvent légitimement s’interroger sur la sincérité de ces réformes et sur leur capacité réelle à transformer un système judiciaire en crise profonde.






