
La cour d’assises du Tarn a été le théâtre d’un réquisitoire implacable : trente ans de réclusion criminelle ont été requis contre Cédric Jubillar. Accusé du meurtre de son épouse, Delphine, disparue en décembre 2020, il persiste à clamer son innocence malgré un dossier accablant. Un déni qui frise l’arrogance face à des procureurs qui n’ont laissé aucune place au doute.
Les avocats généraux, sans concession, ont méthodiquement démonté la défense de l’accusé. Pierre Aurignac a assené : « Le crime parfait attendra, le crime parfait, ce n’est pas le crime sans cadavre mais celui pour lequel on n’est pas condamné, et vous allez être condamné, M. Jubillar ». Une déclaration choc qui laisse entrevoir la gravité des charges. Il a pointé du doigt les contradictions flagrantes et la nervosité constante de Jubillar, des signes peu rassurants pour un homme se disant innocent. L’hypothèse d’un « complot » avancée par la défense a été balayée, soulignant une tentative désespérée de diversion.
Le tableau brossé est celui d’une personnalité à double facette : d’un côté, la souffrance d’une enfance chaotique ; de l’autre, un individu « imbuvable, arrogant et vulgaire », se vantant de son crime auprès de ses codétenus. Cette image sulfureuse ne fait qu’accentuer le malaise autour de cette affaire. Le refus obstiné de révéler où se trouve le corps de Delphine a été un point central du réquisitoire, le procureur déplorant : « Il ne rendra jamais le corps de Delphine, elle est à lui pour l’éternité ».
Nicolas Ruff a renchéri, insistant sur la certitude de la culpabilité de Jubillar, malgré l’absence du corps. Il a dénoncé une « justice des on-dit » ou des « certitudes fainéantes », exhortant les jurés à se fier aux preuves convergentes. Les lunettes brisées, les cris des voisins, le témoignage crucial du fils Louis, le téléphone éteint de l’accusé : autant d’éléments qui, pour l’accusation, forment un faisceau d’indices irréfutables. Le « désastre judiciaire » annoncé par la défense semble bien plutôt être la condamnation inévitable de Cédric Jubillar.






