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L'Assemblée nationale a validé un CDI seniors censé favoriser l'emploi des plus de 60 ans. Une mesure controversée qui risque surtout de précariser les travailleurs âgés.

L’Assemblée nationale a récemment donné son feu vert définitif à une série de mesures censées relancer l’emploi des seniors, notamment par la création d’un énigmatique « contrat de valorisation de l’expérience » ou CDI seniors. Derrière cette appellation pompeuse, se cache une réalité bien moins reluisante pour les travailleurs les plus expérimentés.

Ce nouveau dispositif, présenté comme une solution miracle, permet aux employeurs de se séparer plus facilement des salariés de 60 ans et plus, une fois qu’ils atteignent l’âge du taux plein pour la retraite. Une aubaine pour les entreprises qui verront leurs obligations allégées, avec des exonérations sur les indemnités de mise à la retraite. Pendant ce temps, les travailleurs âgés risquent de se retrouver sur le carreau, une fois leur « expérience » dûment valorisée puis jetée.

Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, a beau se féliciter d’un travail « bien fait », la réalité est que ce texte, approuvé par une large majorité mais non sans l’opposition notable de La France insoumise, ressemble davantage à un cadeau fait au patronat qu’à une véritable avancée sociale. Les entreprises pourront embaucher des demandeurs d’emploi de plus de 60 ans (voire 57 ans dans certains cas), mais surtout, elles bénéficieront d’une flexibilité accrue pour les licencier. On est loin d’une réelle volonté de maintenir ces travailleurs dans l’emploi.

En outre, le texte prévoit une légère modification de l’assurance-chômage, réduisant à cinq mois (au lieu de six) la durée minimale de travail pour les primo-accédants aux allocations. Une mesure dérisoire face aux défis majeurs du marché du travail. Enfin, la suppression de la limite des trois mandats successifs pour les élus du CSE, bien que répondant à une revendication syndicale, ne masque pas les faiblesses d’un texte qui semble avant tout servir les intérêts des employeurs, laissant les travailleurs âgés dans une position précaire face à un avenir incertain.