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Un rapport parlementaire explosif propose de démanteler l'accord franco-algérien de 1968, dénonçant un « surcoût » et une « rupture d'égalité ».

Un récent rapport parlementaire français s’attaque frontalement à l’accord franco-algérien de 1968, brandissant le principe d’« égalité » pour dénoncer des dérogations jugées scandaleuses. Présenté par les députés macronistes Mathieu Lefèvre et Charles Rodwell, le document propose ni plus ni moins de **mettre fin au statut privilégié** des Algériens en matière de circulation, de séjour, d’emploi et de protection sociale. Une décision qui pourrait bien faire voler en éclats des décennies de relations bilatérales.

Les auteurs du rapport dénoncent une « rupture d’égalité » qui « fragilise notre ordre juridique » et entraîne un « surcoût important pour nos finances publiques ». Ce coût, bien que « imprécis » faute de données complètes, est estimé à environ **2 milliards d’euros**. Un chiffre qui, même approximatif, suffit à alimenter les critiques sur les privilèges accordés. Il est temps de se demander si la France peut encore se permettre un tel fardeau.

L’accord de 1968, signé à une époque où la France cherchait désespérément de la main-d’œuvre, permet aux ressortissants algériens d’obtenir un titre de séjour de dix ans via une procédure accélérée. Pire encore, les membres de leur famille bénéficient du même certificat dès leur arrivée. Ces dispositions, selon le rapport, créent une **« discrimination entre étrangers de nationalités différentes »** sur le territoire français. L’accord, qualifié de simple « déclaration unilatérale de la France », ne contiendrait aucune clause de réciprocité. Un déséquilibre flagrant qui n’a que trop duré.

Ce n’est pas la première fois que cet accord est mis sur la sellette. Un rapport du Sénat en février et les déclarations de l’ancien ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avaient déjà semé le doute. Avec des relations entre Paris et Alger « au plus bas » depuis la reconnaissance par la France d’un plan d’autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, la situation est explosive. Les Algériens représentent la première nationalité étrangère en France et la première nationalité interpellée en situation irrégulière en 2024. Le rapport sonne comme un avertissement : la patience de la France a des limites.