
La nouvelle a frappé les représentants du personnel de SFR comme un coup de massue : Orange, Bouygues Telecom et Free, ces rivaux de toujours, se sont unis pour dépecer l’opérateur de Patrick Drahi. Malgré le rejet initial de leur offre colossale de 17 milliards d’euros par Altice France, la maison mère de SFR, l’angoisse des syndicats ne faiblit pas. Ils redoutent que les près de 8 000 salariés de SFR ne soient les dommages collatéraux de cette bataille acharnée pour le rachat, une perspective qui, selon eux, ne semble émouvoir personne au sommet.
Olivier Lelong, délégué syndical central de la CFDT, dénonce avec fureur le cœur du « problème » de cette opération : « l’emploi n’est jamais pris en compte. » Une inquiétude loin d’être apaisée par les récentes déclarations de Roland Lescure, le nouveau ministre de l’Économie. Ce dernier a bien promis, sur RTL, une « vigilance extrême » en cas de rachat de SFR par ses concurrents, mais uniquement sur « deux choses » : l’impact sur les prix pour les consommateurs et la qualité de service. Pour les employés, pas un mot, pas une once de considération. Un silence assourdissant qui en dit long sur les priorités réelles des acteurs de ce dossier explosif. Les craintes d’un massacre social chez SFR n’ont jamais été aussi palpables, et l’avenir des milliers de familles concernées s’annonce des plus incertains.






