
Coup dur pour les salariés : de grandes entreprises, tant en France qu’à l’étranger, sonnent le glas du télétravail illimité, réduisant drastiquement les jours de travail à distance. La Société Générale, par exemple, a brutalement ramené le télétravail à un misérable jour par semaine, justifiant cette décision par la nécessité de « renforcer notre culture et notre unité » – une formule souvent utilisée pour masquer un retour à un contrôle plus strict.
Même son de cloche alarmant chez JCDecaux, où la présence au bureau est désormais quasi obligatoire, avec quatre jours sur cinq imposés. Selon la direction des ressources humaines, les interactions seraient « plus efficaces en présentiel », oubliant commodément les gains de flexibilité et d’autonomie pour les employés.
Le groupe Iliad (Free) n’est pas en reste, limitant le télétravail à six jours par mois au lieu de huit, et ajoutant des restrictions ubuesques : pas plus de deux vendredis télétravaillés et interdiction formelle de deux jours consécutifs. Une véritable marche arrière qui pénalise durement l’équilibre vie pro/vie perso des travailleurs.
Ce revirement généralisé met en lumière un conflit persistant : les dirigeants perçoivent le télétravail comme un frein à la productivité et à la cohésion d’équipe, tandis que la majorité des salariés le plébiscite pour sa flexibilité. Une récente méta-analyse, portant sur 162 études et plus de 78 000 salariés, confirme les effets positifs mais aussi les revers de cette pratique. Le mythe du télétravail comme solution universelle semble donc s’effondrer, laissant un goût amer à ceux qui espéraient une évolution durable de leurs conditions de travail.






