Pensioner-financial-struggle
Les pensions complémentaires des retraités du privé ne seront pas revalorisées au 1er novembre, un revers majeur dû à un désaccord Agirc-Arrco. La stagnation financière s'annonce.

Coup de massue pour les 14 millions de retraités du privé : l’Agirc-Arrco, gérée par les syndicats et le patronat, a annoncé l’absence de revalorisation des pensions complémentaires au 1er novembre. Faute d’accord lors d’une séance de négociations houleuse, la décision jette une ombre inquiétante sur le pouvoir d’achat des aînés. Cette paralysie est d’autant plus préoccupante que la valeur d’achat du point Agirc-Arrco ne sera pas non plus modifiée au 1er janvier 2026, augurant une période de stagnation financière pour des millions de foyers.

Chaque année, l’issue de ces négociations dépend des prévisions d’inflation et de la santé économique du régime. Mais cette fois, le contexte est miné par la suspension de la réforme des retraites par Matignon, une décision qui a tendu les débats à l’extrême. Alors que les syndicats, arguant de la bonne santé du régime (avec plus de 85 milliards d’euros de réserves), espéraient une revalorisation proche des 1% face à une inflation estimée, le patronat a campé sur une offre minimale de 0,2%, jugée « inacceptable » par les organisations syndicales.

La CFDT a dénoncé avec virulence la « responsabilité du patronat » dans cet échec. Selon elle, une revalorisation à 0,6% aurait été « totalement soutenable », garantissant l’équilibre financier de l’Agirc-Arrco pour les 15 prochaines années tout en permettant aux réserves de continuer à croître. Ce bras de fer met en lumière une fracture profonde et interroge la capacité des partenaires sociaux à gérer les enjeux cruciaux des retraites, surtout à l’heure où le gouvernement envisage de leur confier davantage de responsabilités. L’avenir des pensions complémentaires s’annonce ainsi sous de sombres auspices, laissant les retraités face à une incertitude économique grandissante.