L’horreur à son paroxysme : après des mois d’incarcération, Haitham Salem, un père de famille palestinien tout juste libéré des geôles israéliennes, a été confronté à une réalité insoutenable. Espérant retrouver les siens, il a découvert que son épouse et leurs trois enfants avaient été fauchés par un bombardement israélien sur Gaza. Un échange de prisonniers qui se transforme en véritable tragédie personnelle, laissant un homme effondré au milieu des retrouvailles joyeuses des autres.
« Mes enfants étaient plus beaux que la lune. Vous voyez la lune ? Ils étaient plus beaux », murmure Haitham Salem, dont le désespoir est palpable au téléphone. Cette phrase, répétée inlassablement, est le seul refuge d’un père qui avait fait de l’attente de ces retrouvailles la force de supporter des mois de sévices en prison. La scène de son apprentissage de la nouvelle, hurlant de douleur et pris de convulsions, a malheureusement fait le tour du monde, témoignant de l’ampleur de sa souffrance indicible.
Âgé de 32 ans, il exprime l’absurdité de sa survie : « J’aurais préféré passer ma vie en prison plutôt qu’ils ne meurent. » Alors que Layane, sa fille, aurait eu 2 ans ce vendredi, qu’il lui avait confectionné un bracelet de pain séché en prison, et que Barra et Aman, ses fils, avaient respectivement 8 et 5 ans, l’homme ne peut que se demander pourquoi une telle barbarie s’est abattue sur sa famille innocente. La vie de cet homme est désormais brisée, transformée en un cauchemar permanent, où l’espoir de retrouvailles a laissé place à un vide abyssal et une question lancinante : pourquoi ?
