
Une étude alarmante révèle l’impact dévastateur des fautes d’orthographe sur les candidatures. Christelle Martin-Lacroux, enseignante-chercheuse à l’université Grenoble-Alpes, a mis en lumière des préjugés tenaces qui freinent l’accès à l’emploi. Le constat est sans appel : un CV truffé d’erreurs est bien souvent synonyme de rejet pur et simple, indépendamment des compétences réelles du candidat.
Les recruteurs ne pardonnent pas : trois quarts d’entre eux perçoivent les fautes comme un manque flagrant de rigueur, de légèreté et de négligence. Pire encore, près d’un tiers y voit un défaut de politesse, de correction et de professionnalisme. Certains vont même jusqu’à associer ces erreurs à un manque d’intelligence, anticipant une incapacité à tenir le poste.
La maîtrise de l’orthographe est bien plus qu’une simple compétence technique ; c’est une compétence sociale, un code incontournable dans le monde professionnel. Les recruteurs craignent qu’un candidat négligent sur son CV le soit également face aux clients de l’entreprise, mettant en péril l’image et la crédibilité de celle-ci.
L’étude souligne également un phénomène préoccupant : plus un recruteur est bon en orthographe, plus il se montre sévère face aux fautes. Un CV comportant des erreurs a deux fois plus de risques d’être écarté, même à expérience égale. Ce critère, souvent implicite, devient un véritable obstacle à l’embauche.
Les entreprises redoutent les coûts cachés liés aux fautes, entre temps perdu à la relecture et impact sur la productivité. Alors que l’intelligence artificielle aurait pu rebattre les cartes, le fond du problème demeure : l’orthographe reste un filtre impitoyable dans le processus de recrutement, excluant potentiellement des talents précieux pour des erreurs évitables.






