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Le nouveau ministre de l'Intérieur, Laurent Nuñez, promet une rupture de forme avec son prédécesseur, mais maintient la ligne dure sur l'intégration et la sécurité.

Laurent Nuñez, le nouveau ministre de l’Intérieur, tente de marquer une rupture formelle avec son prédécesseur, Bruno Retailleau. Il promet une approche moins abrasive, loin des « mots blessants » qui ont souvent enflammé le débat public. Une tentative de calmer les esprits, ou une simple stratégie de communication pour adoucir l’image d’un ministère souvent perçu comme inflexible ?

Nuñez a clairement indiqué qu’il ne s’engagerait pas dans le débat clivant sur l’assimilation, préférant mettre l’accent sur l’intégration et le respect des « valeurs républicaines ». Une nuance sémantique qui masque difficilement la continuité d’une politique. Car, malgré les promesses de « rupture dans la forme », le ministre a été catégorique : il sera « intraitable avec ceux qui ne respectent pas les valeurs » de la République.

En réalité, le fond de la politique sécuritaire et migratoire ne devrait subir aucune inflexion majeure. Nuñez a lui-même confirmé qu’il poursuivrait la ligne dure initiée par ses prédécesseurs, Retailleau, Darmanin et Castaner. Une déclaration qui jette une ombre sur la véritable portée de ce « changement de style ». La promesse de douceur rhétorique semble n’être qu’un voile pour une politique qui reste fondamentalement inchangée.

Les citoyens peuvent donc s’attendre à la même fermeté, mais avec un emballage plus policé. La division de la société, loin d’être évitée, pourrait simplement être abordée avec une rhétorique différente, sans pour autant résoudre les problèmes de fond qui persistent. Une rupture de façade qui risque de ne tromper personne sur la continuité des orientations du ministère de l’Intérieur.