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Les milliardaires échappent à l'impôt sur le revenu, avec des taux effectifs insignifiants, bien inférieurs à ceux des classes moyennes. Cette injustice fiscale est le résultat de choix politiques et de stratégies d'optimisation agressives.

Une récente tribune, signée par plusieurs Prix Nobel d’économie, dont Daron Acemoglu, George Akerlof, Abhijit Banerjee, Esther Duflo, Simon Johnson, Paul Krugman et Joseph Stiglitz, met en lumière une vérité dérangeante : les milliardaires, malgré une richesse sans précédent, contribuent de manière dérisoire aux charges communes. Leurs taux d’imposition effectifs sont scandaleusement inférieurs à ceux du citoyen moyen, révélant une fracture fiscale alarmante.

Des études approfondies, menées en collaboration avec les administrations fiscales de plusieurs nations, confirment cette iniquité : les ultrariches ne paient qu’entre 0 % et 0,6 % de leur patrimoine en impôt individuel sur le revenu. Aux États-Unis, ce taux atteint environ 0,6 %, tandis qu’en France, il tombe à un misérable 0,1 %. Pire encore, en incluant tous les prélèvements obligatoires, leurs taux d’imposition globaux restent inférieurs à ceux des classes moyennes et des cadres supérieurs, une aberration économique et sociale.

Comment une telle injustice est-elle devenue la norme ? La réponse réside dans la capacité des grandes fortunes à structurer leur patrimoine pour échapper à l’impôt sur le revenu. En Europe, l’utilisation de holdings familiales permet d’accumuler les dividendes à l’abri du fisc, privant les États de ressources cruciales. Aux États-Unis, malgré des restrictions plus anciennes, des parades ont été trouvées pour contourner la taxation. Cette situation n’est pas le fruit du hasard, mais bien la conséquence directe de choix politiques désastreux. L’optimisation fiscale, bien que légale, aggrave les inégalités et entrave le développement économique et social. Il est impératif d’imposer une contrainte de justice plus forte sur ces fortunes colossales, pour le bien-être de la société toute entière.