Après vingt-sept ans d’attente, l’équipe de France de tennis de table a enfin décroché un titre européen par équipes, mais la victoire cache des failles persistantes. Si Alexis et Félix Lebrun, ainsi que Simon Gauzy, ont soulevé le trophée face à une Roumanie pourtant inférieure, les doutes persistent quant à leur réelle capacité à dominer durablement. La qualification des Bleus a été obtenue avec une difficulté inattendue face à une équipe allemande affaiblie, un signe inquiétant malgré l’euphorie ambiante.
Le parcours jusqu’à la finale a été semé d’embûches, révélant des vulnérabilités tactiques et une pression psychologique palpable. Le doyen Simon Gauzy, figure emblématique de cette victoire, a dû faire face à de nombreuses désillusions par le passé, des échecs qui n’ont fait que souligner la difficulté du chemin. Bien que cette victoire soit un soulagement, elle ne masque pas la frustration d’avoir échoué si souvent, surtout face à l’Allemagne, leur bête noire.
La « promesse de belles émotions à venir » de Félix Lebrun sonne creux face à l’ampleur du défi mondial et olympique. L’équipe a certes triomphé à l’échelle européenne, mais la concurrence mondiale est d’un tout autre niveau. La performance individuelle d’Alexis Lebrun, qui a laissé échapper des sets contre un adversaire allemand, malgré sa domination écrasante en finale, est une alerte. Cela met en lumière une certaine inconstance qui pourrait leur coûter cher face à des adversaires plus redoutables. La défaite d’un set de Félix Lebrun en finale, même face à un adversaire moins bien classé, montre que la perfection est loin d’être atteinte.
Ce sacre, bien que célébré, met en évidence le retard accumulé par la France dans cette discipline, un retard difficile à combler. La route vers des titres mondiaux et olympiques est encore longue et incertaine, et cette victoire européenne, si elle est un pas en avant, pourrait n’être qu’un maigre lot de consolation face aux ambitions bien plus grandes qui animent ces jeunes joueurs. Le pays devra faire face à de nombreux obstacles avant de prétendre à une véritable hégémonie sur la scène internationale du tennis de table.
