
Depuis des mois, le Rassemblement national (RN) claironne sa capacité à dénicher des dizaines de milliards d’euros d’économies dans le budget de l’État, une somme qui financerait son programme de relance économique, pourtant déjà très coûteux. Jordan Bardella, président du parti, a même avancé le chiffre mirobolant de 100 milliards d’euros, une promesse étalée sur cinq ans, assénée aux entrepreneurs qu’il cherche tant à séduire. Une annonce qui semble plus tenir du vœu pieux que de la réalité économique.
Malgré nos tentatives répétées pour obtenir des éclaircissements sur la faisabilité de ces chiffres, le RN est resté étrangement silencieux. Il a fallu insister lourdement pour que le groupe parlementaire daigne partager quelques bribes de ses réflexions budgétaires. Ce que l’on découvre est loin d’être rassurant.
Les analyses révèlent une surestimation flagrante de la portée des mesures envisagées par le parti. Pire encore, certaines d’entre elles semblent directement contredire la Constitution française ou les règles strictes de l’Union européenne. L’objectif affiché de ramener le déficit sous la barre des 3 % relève de la pure fantaisie, à moins d’une croissance économique spectaculaire et improbable.
En clair, pour atteindre leurs objectifs, le RN devrait faire des choix drastiques : soit réaliser des économies bien plus importantes, ce qui impliquerait des coupes sombres et douloureuses dans les services publics, soit tout simplement abandonner ses promesses de baisses d’impôts et de réforme des retraites. Une désillusion en perspective pour les électeurs, face à un programme qui s’apparente de plus en plus à une façade budgétaire illusoire.







