Le Yémen est le théâtre d’une nouvelle provocation majeure des houthistes qui a plongé l’ONU dans une crise sans précédent. Vingt de ses employés, dont des membres essentiels du personnel international et le représentant de l’Unicef, Peter Hawkins, sont actuellement détenus à Sanaa. Cette action fait suite à une descente en force des rebelles dans un complexe résidentiel de l’organisation. L’événement, survenu le samedi 18 octobre, met en lumière la fragilité et l’inefficacité des opérations humanitaires dans une région déjà dévastée par plus d’une décennie de guerre civile.
Les rebelles, déjà connus pour leur mépris du droit international, avaient déjà mené un assaut similaire le 31 août, détenant alors une dizaine d’employés sous de vagues accusations d’espionnage. Cette nouvelle prise d’otages s’inscrit dans un schéma inquiétant, avec des dizaines d’arrestations ces derniers mois. Le chef des rebelles, Abdelmalek Al-Houthi, a osé affirmer publiquement avoir démantelé des « cellules d’espionnage » liées à des organisations humanitaires comme le Programme alimentaire mondial et l’Unicef. Des allégations totalement infondées et dangereuses.
Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a qualifié ces accusations de « dangereuses et inacceptables », soulignant qu’elles « mettent gravement en danger la sécurité du personnel onusien et des travailleurs humanitaires ». La situation est d’autant plus critique que ces actes compromettent directement les opérations vitales de secours dans un pays qui endure l’une des pires crises humanitaires mondiales. L’incapacité à garantir la sécurité de son personnel révèle une faillite amère de l’ONU face à l’escalade des hostilités. Les tentatives de résolution par le dialogue semblent vaines, laissant les otages dans une situation précaire et l’avenir de l’aide humanitaire au Yémen dans une incertitude glaçante.
