French-parliament-budget-debate-2-1
Les syndicats alertent sur un budget 2026 d'austérité, malgré la suspension de la réforme des retraites. Ils dénoncent des mesures inacceptables et appellent les parlementaires à la justice sociale.

L’intersyndicale, unie dans la défiance, lance un appel désespéré aux parlementaires : « supprimer les mesures d’austérité » du projet de budget de l’État pour 2026. Alors que l’examen débute à l’Assemblée nationale, les syndicats dénoncent un texte qui fait « encore porter l’essentiel des efforts sur le monde du travail », qualifiant ce budget « d’austérité avec des mesures inacceptables pour la population ». La suspension de la réforme des retraites, bien que saluée comme une « première avancée », ne masque pas la sombre réalité d’une politique économique qui s’annonce impitoyable.

Après des mois de mobilisation intense, l’unité syndicale s’affiche face à ce qui est perçu comme une menace grandissante pour le pouvoir d’achat et la protection sociale. La CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, l’Unsa, Solidaires et la FSU réclament un « budget de justice sociale et fiscale », capable de garantir « un haut niveau de protection sociale, des services publics renforcés et des investissements vers une transition écologique et industrielle juste et de haut niveau ». Un objectif qui semble bien loin des ambitions gouvernementales, malgré l’abandon du redouté article 49.3.

Même la victoire sur les retraites, pourtant chèrement acquise, est entachée d’incertitudes. Les « modalités techniques de mise en œuvre de cette suspension doivent encore être précisées », avertissent les syndicats, soulignant la fragilité de cette « avancée ». Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, n’hésite pas à jeter un froid sur cette « victoire », rappelant qu’elle « n’est pas acquise » tant que le vote final n’est pas effectif. Il critique l’« alignement » des syndicats sur une stratégie politique qui, selon lui, trahit les attentes des citoyens.

Le gouvernement, de son côté, s’apprête à introduire un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour officialiser la suspension de la réforme des retraites. Une manœuvre qui pourrait être perçue comme une concession forcée, loin d’apaiser les tensions sociales et les craintes légitimes face à un avenir financier incertain. Les citoyens sont appelés à rester vigilants face à ces décisions qui risquent de peser lourdement sur leur quotidien.